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Face aux méfaits de la mondialisation, résistons grâce à l'économie locale

Dernière mise à jour : 28 mars

Article co-rédigé par le comité Think Tank aVEC, sur proposition de Serge Vuillod.

faire ses courses sur un marché provençal

Les offreurs locaux et les circuits courts constituent une alternative à nos modes de vie mondialisés très intéressante sur de nombreux plans :

Environnement bien sûr

Economie locale (emplois, dynamique entrepreneuriale)

Souveraineté nationale (moins de risque d'approvisionnement)

Santé

Qualité de vie 



Bien sûr, cela suppose un changement aussi bien de la part des consommateurs que des offreurs.

On s’en doutait, et nos échanges nous ont permis de formaliser un ressenti largement partagé. Mais nous n’avons rien résolu, car nous n’avons pas été jusqu’à fournir une méthode concrète et efficace :


☑️ à la famille nombreuse

☑️ à la famille monoparentale aux revenus limités

☑️ au célibataire qui travaille 12 heures par jour et n’a pas le temps 

☑️ au couple de retraités, moins mobile

etc.


On peut aussi se poser la, question du “comment faire” dans le domaine du B2B, en allant des artisans débordés aux petites structures locales dépendantes d’une maison mère lointaine centralisant les achats 


Nous allons donc prochainement consacrer des études plus opérationnelles à destination de ces contextes afin de voir concrètement comment passer à l’acte !


Un beau programme de réflexion en perspective 😉👌



Par ailleurs, on ne peut pas produire et distribuer tous les produits (habillement, automobile, etc.) dans sa commune ! En réalité, il ne faut pas traduire local = ma commune, mais appliquer à cette notion d’offreur local le principe de subsidiarité, un concept que nous allons traiter dans notre prochaine note d’analyse.  



La mondialisation mise en place ces dernières années avait pour but l’obtention de meilleurs prix de revient et la garantie d’une paix durable (interdépendance et échanges culturels).



agriculteur français



Nous assistons, aujourd’hui, à la mise en difficulté des producteurs locaux soumis aux pressions des grands réseaux de distribution, à une perte de qualité, à des risques sanitaires, à des dépendances d’approvisionnement dangereuses (médicaments, énergie, etc.)






Nous voyons, aussi, les guerres revenir et utiliser ces dépendances comme des moyens de pression, voire des armes (dépendances énergétiques, dépendance de pays aux exportations de blé d’Ukraine)





cargo qui transporte des marchandises





Quant à l’environnement, il est surement la première victime de ces échanges internationaux qui entraînent des besoins considérables de transport et de conditionnement








C’est pourquoi, de nombreux pays, dont la France, souhaitent relocaliser leur production et favoriser le développement de leur économie locale.


Que ce soit aux plans :


✔️ Macroéconomique (balance commerciale) 

✔️ Souveraineté (notre dépendance aux importations)

✔️ Social (emplois, vivre et travailler au pays)

✔️ Santé (qualité des aliments)

✔️ et bien sûr : Environnement


Le développement de l’offre locale et des circuits courts apparaît clairement comme une voie de progrès.


Et pour peu que nous adoptions nos habitudes, l’offre locale peut nous permettre d’améliorer le rapport qualité/prix sans impact excessif sur nos budgets.

La principale difficulté, c’est le changement :


Passer à l’acte, prendre de nouvelles habitudes, distribuer nos efforts différemment, à commencer par se tenir informé.



C’est sur la base de ce constat que l’association VERS UNE ECONOMIE CIRCULAIRE a lancé son projet “Agir localement”, un projet dont la principale action est la création, d’une “place de marché locale”, plateforme dont l’objectif est de permettre à chacun de retrouver les offreurs locaux référencés au plus proche de sa localité   


Reste à convaincre :


  • Les offreurs locaux d’adapter leur offre et leurs pratiques à la clientèle d’aujourd’hui

  • Les consom’acteurs de changer au profit de leur qualité de vie, de leur santé, et du développement de leurs liens sociaux.

  • Les municipalités, l’administration et les pouvoirs publics d’agir au profit des circuits courts, au travers des dispositifs locaux mis en œuvre, des aides, et, ce qui serait super (mais on n’ose y croire) une refonte en profondeur de tout notre dispositif fiscal.  



Le Think tank aVEC a consacré sa première étude à ce sujet, et les conclusions sont passionnantes ; que l’on soit consom’acteur ou offreur.


Analyse détaillée et nos constats

UN VERITABLE PARADOXE :




commerce de proximité

Les consommateurs sont de plus en plus motivés par la recherche de transparence, de qualité, de soutien à nos producteurs et de réduction de l'impact environnemental (études Agence Bio, OpinionWay pour l'ARF, Familles Rurales).


Ils se disent même prêts à payer un prix légèrement supérieur pour des produits locaux, même si le prix reste un facteur important dans leurs décisions d'achat .


  • Selon le résultat d’un sondage OpinionWay pour l'Association des Régions de France (ARF) de 2020, 82% des Français estiment que les circuits courts sont une bonne solution pour soutenir l'agriculture locale.

  • Et selon une enquête de Familles Rurales de 2019, 85% des consommateurs interrogés font confiance aux produits issus des circuits courts.



Et pourtant, le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation estime que les circuits courts ne représentent qu'environ 10% des achats alimentaires des Français. Et une étude de l'INRAE de 2018 évalue à 15% la part des produits agricoles vendus en circuits courts.

marché mondial


Les circuits courts appartenant à  l’un des principaux piliers de l’économie circulaire, sont largement mis en avant comme un modèle vertueux, mais leur adoption reste limitée. Il est donc intéressant d’identifier et d’analyser les principaux freins










Le prix est-il nécessairement plus élevé ?

pouvoir d'achat, soldes

Les consommateurs comparent souvent les prix des produits proposés par les offreurs locaux et les circuits courts à ceux des produits proposés dans les autres circuits comme la grande distribution ou certaines enseignes en franchise, qui bénéficient de sources d’approvisionnement lointaines et d’économies d’échelle, et l’idée que « local = plus cher » est très répandue. Or le prix reste un facteur important dans la décision d'achat (étude Jebosseengrandedistribution.fr).




Un point de vue à fortement nuancer par de solides arguments :

Il faut prendre en compte la vraie valeur des choses :


✅Premier argument : La qualité des produits !

  • Pour l’alimentation, ce seront le goût, la fraîcheur, les conservateurs/pesticides, etc.)

  • Pour les équipements, ce sera la durabilité, la maintenabilité, l’obsolescence programmée, bref, un achat à renouveler plus souvent


Bien que la comparaison des produits locaux et non locaux en terme de rapport qualité/prix soit complexe, plusieurs études tendent à démontrer l’intérêt des produits locaux : 


  • Études de l'Observatoire des prix et des marges

  • Enquêtes de l'UFC-Que Choisir

  • Publications de l'Agence Bio


✅Second argument : Rémunération insuffisante des fournisseurs, voire importations de pays ou les conditions sociales et les normes sanitaires et environnementales sont très inférieures aux nôtres.

Il faut aussi penser aux bénéfices indirects d’une offre locale ou d’une offre en circuit court : moins de transport, moins d’emballages, plus de soutien à l’économie locale (nombre et qualité des emplois par exemple).


Une étude de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) a révélé que le transport de marchandises représente environ 15% des émissions de GES en France.


Selon Citeo, l'organisme chargé du recyclage des emballages ménagers en France, chaque Français produit en moyenne 58 kg de déchets d'emballages par an : Une part importante de ces déchets pourrait être évitée par un recours plus grand au produits locaux.



✅Troisième argument : La production industrielle et la vente d’aliments transformés dont les qualités nutritionnelles sont très discutables, et l’effet négatif sur notre santé avéré par le corps médical (obésité, diabète, etc.).

Une étude publiée dans le British Medical Journal a révélé que la consommation de quatre portions ou plus d'aliments ultra-transformés par jour était associée à un risque de mortalité toutes causes confondues supérieur de 62 %.

Un choix de mode de vie


En fait, si l’on décide :


  • de supprimer de notre alimentation ce qui est malsain (moins d’alcool et de boissons hyper sucrées, moins de plats cuisinés), 

  • de s’équiper “plus durable”, voire en seconde main

  • d’acheter en plus grande quantité (si possible en vrac)

  • de passer par des offres groupées (les AMAP par exemple)

  • de satisfaire tous ses vrais besoins,mais pas plus


Il est possible, avec un même budget, en utilisant l’offre locale et les circuits courts de garder la même qualité de vie, et même, avec l’expérience, de l’améliorer.


De nombreux témoignages de consommateurs attestent que “manger local” ne coûte pas forcément plus cher, surtout en cuisinant des produits bruts (moins de gaspillage, meilleure santé).


L'impact sur le budget varie selon les catégories de produits (fruits et légumes, viande, produits laitiers, etc.). Les produits locaux peuvent être plus chers pour certains articles, mais plus abordables pour d'autres, notamment en fonction de la saison et des circuits de distribution.


Les circuits courts (vente directe à la ferme, marchés de producteurs, AMAP, etc.) peuvent offrir des prix plus intéressants en réduisant les intermédiaires.


La perception de la qualité et la gestion des quantités peuvent influencer le budget. Les produits locaux, souvent perçus comme plus frais et savoureux, peuvent inciter à une consommation différente, potentiellement moins axée sur le gaspillage.


Les familles qui privilégient les achats locaux peuvent adopter des pratiques différentes, comme cuisiner davantage à partir de produits bruts, ce qui peut avoir un impact positif sur le budget à long terme.


Bien sûr, les “offreurs locaux” doivent aussi s’adapter :

Plutôt que de chercher à s’aligner sur les prix (ce qui est souvent impossible), les offreurs locaux doivent proposer un service personnalisé que les grands réseaux ne peuvent offrir : Un accueil convivial, une véritable écoute des besoins, du conseil et une grande adaptabilité


Ils peuvent proposer des formats adaptés (ex. : des demi paniers pour les petits budgets), vendre en vrac pour permettre aux consommateurs d’acheter juste ce dont ils ont besoin, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire.


Ils peuvent aussi offrir des promotions ou des avantages pour les clients réguliers, proposer des systèmes de fidélité où les achats fréquents permettent d’obtenir des réductions.


Enfin, les municipalités et collectivités locales peuvent aussi contribuer à la réussite des circuits courts, dédier des espaces aux produits des fermes environnantes (marchés couverts, casiers connectés), obtenir des soutiens (aides aux circuits courts, exonérations fiscales pour les producteurs locaux, subventions pour les plateformes locales).


Un dernier obstacle : La fiscalité

La fiscalité a un impact significatif sur la compétitivité des offreurs locaux.

Un produit fabriqué et vendu en France supporte de nombreuses charges :


  • L’impôt sur les sociétés (15 à 25%),

  • les charges employés et patronales des producteurs (jusqu’à 25% de charges salariales et jusqu’à 50% de charges patronales),

  • la flat tax sur les rémunérations versées sous forme de dividendes (30% aujourd’hui, 38% demain)

  • la TVA (5 à 20% selon les produits), 


Dans bien des cas, le produit industriel, souvent importé, échappe en grande partie à ces taxations. S’il ne paie pas en compensation des droits de douane significatifs, la concurrence n’est pas équitable.



L’accessibilité et la praticité


lien social

A une époque où l’on parle beaucoup de développer le lien social, l’urgence est devenue la règle (au détriment de notre qualité de vie), et le gain de temps prime souvent sur le relationnel, la qualité et le soutien à l’économie locale.


Avec une offre souvent limitée par point de vente et des horaires d’ouverture “humains”, le circuit court est souvent jugé trop contraignant.


Pourtant, la vie, ce n’est pas métro-boulot-dodo !


Prendre du temps pour aller rencontrer le boucher proche de chez soi, le connaître, établir des liens, c’est aussi cela, la vie.


La balle est aussi dans le camp des offreurs locaux


Notre société étant ce qu’elle est, l’offreur local doit s’adapter avec un objectif : concilier le besoin de praticité et la richesse du lien social, sans que l’un ne soit un frein à l’autre.


Plutôt que d’imposer des contraintes aux consommateurs, il faut leur offrir des solutions souples, tout en valorisant les bénéfices des circuits courts.


Par exemple, selon le contexte et le lieu :


  • Faciliter l’accès aux produits

    • Installer des casiers connectés accessibles 24h/24, où les consommateurs récupèrent leurs commandes à leur convenance.

    • Proposer des points relais chez des commerçants partenaires qui ont des horaires plus larges.

    • Organiser des tournées locales pour livrer des paniers directement chez les consommateurs ou sur leur lieu de travail.

    • Travailler avec des solutions de mobilité douce (vélo-cargo, livraisons collaboratives).

    • Lancer une plateforme en ligne où les “habitués” peuvent commander facilement, ce qui permet de préparer d’avance leur commande


  • Simplifier l’expérience d’achat

    • Proposer des abonnements ou paniers préconfigurés pour éviter aux clients d’avoir à choisir chaque semaine.

    • Permettre des commandes groupées pour optimiser la distribution et réduire les déplacements.


  • Adapter les horaires d’ouverture

    • Expérimenter des plages horaires étendues (ex. : ouverture en soirée une fois par semaine).

    • Organiser des ventes en “click & collect” pour éviter d’avoir à gérer un point de vente permanent.


  • Favoriser la digitalisation

    • Permettre la commande et le paiement en ligne pour que l’achat soit rapide et fluide.

    • Créer des alertes SMS ou mails pour rappeler aux clients leurs jours de retrait.




Le relationnel n’est pas un frein



activité en famille

Vous considérez que consacrer chaque semaine plusieurs heures aux achats est une vraie corvée ? Que ce temps est perdu au détriment de vos sorties et loisirs ? 💡Supprimez la corvée et remplacez la par un nouveau loisir : Sortir et rencontrer près de chez vous ces artisans et cultivateurs (les offreurs locaux) avec qui vous avez de bonnes relations.


Au passage, c’est peut-être la meilleure façon de faire ces 5000 pas quotidiens que vous vous êtes fixé comme objectif 😉 



A une époque où tout le monde parle de “l’expérience client”, il est bon de considérer le temps consacré aux achats en expériences humaines et sociales agréables (rencontres, découvertes, dégustations, événements, marchés festifs). Avantage : Si un offreur ne vous donne pas cette expérience, vous pouvez en changer !


Et côté offreurs locaux ?

Misez sur la convivialité de votre point de vente :


✅ Proposez des animations (ateliers cuisine, rencontres avec les producteurs).

✅ Offrez une alternative aux achats chronophages

✅ Développez des formats où le relationnel est un choix et non une obligation (ex. : achat express possible mais temps d’échange pour ceux qui le souhaitent).




Opter pour le respect des saisons 🍓🍑🥬🥦🥕🥔🧄


fruits et légumes de saison

En matière d’alimentation, il est vrai que les offreurs locaux ont généralement une offre contrainte par les saisons.


Vous risquez fort de ne pas y trouver en janvier des fraises importées du Pérou ! Mais est-ce vraiment un frein ?


Sommes nous obligés, pour être heureux, de trouver toute l’année des fraises ou du raisin ?



Indépendamment des conséquences sur l’environnement de ces approvisionnements lointains, n’est-il pas agréable de retrouver le charme des saisons.



L’information, un facteur clef de réussite


communiquer sur les réseaux sociaux

Beaucoup de consommateurs ne savent pas vraiment où trouver des produits en circuit court ou ne comprennent pas bien leur impact positif (environnement, emploi local, santé).


L’ignorance et les habitudes de consommation jouent en faveur des circuits plus longs, mais bien établis et bien marketés.





C’est la raison pour laquelle l’association Vers une Economie Circulaire se propose, dans le cadre de son projet “Agir Localement”, de mettre en ligne un annuaire des offreurs locaux, aussi bien B2B que B2C, organisé par villes, par départements, et par régions  


Tous les offreurs locaux (alimentation, équipement, prestataires) ont vocation à y être référencés, et tout consom’acteur est invité à consulter cet annuaire via des outils de filtrage (domaine, zone géographique, type, etc.).



Les habitudes et la résistance au changement


le changement

Lorsque les premiers supermarchés sont sortis de terre, au début des années 60, nos parents et grands-parents étaient habitués à leurs commerçants locaux (la boulangerie au bout de la rue, la boucherie, l’épicier d’en face, la mercerie d’à côté, etc.),

et beaucoup se sont dit :




“Quoi ? Être obligé de prendre sa voiture pour aller dans un immense local où l’on se perd,  où l’on doit chercher soi-même ses produits, avec personne à qui parler ! Faut être fou pour faire ses courses ainsi !” :

Ils faisaient de la résistance au changement !


L’humain est un être d’habitudes. Comme en 1960, le retour aux offreurs locaux implique de modifier ses réflexes d’achat (courses en plusieurs endroits, anticipation des besoins).


Beaucoup d’entre nous restent dans leur zone de confort, même en étant convaincus des bienfaits des circuits courts.


Agir localement, c’est reprendre le pouvoir sur notre consommation, notre économie et notre environnement. C’est un changement progressif, mais accessible à tous. Les circuits courts et l’offre locale sont des solutions concrètes pour un avenir plus résilient et durable. Ensemble, mettons en œuvre ces changements pour qu’ils deviennent une évidence dans notre quotidien. Et si nous commencions dès aujourd’hui ?"







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